Il y a des histoires qui semblent tout droit sorties d’un roman. Des histoires qui, dès les premiers mots, éveillent une émotion. Celle de Margot et Volodia en fait partie.

Ils se sont rencontrés un soir d’automne, dans une petite librairie du Marais. Elle cherchait un recueil de poésie de Paul Éluard, lui était venu y déposer un fanzine qu’il éditait avec des amis. Leurs regards se sont croisés entre deux étagères — et le reste appartient à cette magie qu’on ne sait pas expliquer.

Margot est styliste dans le cinéma, passionnée par les tissus qui racontent des époques. Volodia, lui, compose de la musique électro-acoustique et restaure des pianos anciens. Ensemble, ils forment un duo singulier : à la fois bohèmes et ultra sensibles, profondément ancrés dans l’imaginaire et le détail.

Ils aiment se perdre dans les brocantes, écrire des lettres manuscrites, organiser des dîners à thème dans leur appartement du 11e, partir sans prévenir pour des micro-aventures en train, juste pour « changer de ciel ». Ils ont aussi ce projet fou : écrire un opéra moderne, mélange de récits vrais et d’inventions, autour de la notion de mémoire.

J’ai eu la chance de les photographier en mars 2025, dans un Paris encore frileux et baigné d’une pluie tenace.
Malgré les intempéries, nous avons déambulé du pont Alexandre III au Petit Palais en passant par la place de la Concorde. Ce shooting éditorial était une ode à leur complicité : feutrée, pudique, vibrante. Ils n’ont pas joué un rôle. Ils ont juste été. Ensemble.

C’est dans ces moments-là que je me souviens pourquoi je fais ce métier. Capturer plus que des images. Attraper au vol ce qui ne se dit pas.