A la découverte de Bali : Selamat pagi ! 

1 juin 2023

Mai 2023. Une envie toujours plus forte depuis quelques années de partir en immersion dans cette culture et ce continent jusqu’alors totalement inconnus et mystérieux pour moi. Pour moi, ces pays du sud-est asiatique ont davantage relevé des années durant d’une part de fantasme et de rêverie. Comme tout un chacun, j’avais à l’esprit ces quelques instantanés simplistes et un peu “cliché”, pseudo représentatifs de ce que l’on s’attend à voir en partant dans ce recoin du monde : des rizières et des temples. A posteriori, en faisant mon auto-analyse, je réalise également que j’avais avant le départ cette nécessité inavouée et très abstraite, désincarnée, de “cocher une case” en allant dans cette partie du monde au moins une fois dans ma vie. Faire le tour du globe, une quinzaine d’heures de voyage pour arriver à l’autre extrémité de la planète, se sentir vivante et bousculée.

Je ne pouvais être à la fois plus proche et plus éloignée de la réalité. Ce périple s’est avéré être le genre de voyage initiatique qui bouleverse, déphase, recadre, remet en perspective. Apaise. Chamboule. Surprend. Questionne.

Bien entendu, des rizières et des temples, il y en a à foison dans ces pays. Pourtant, l’on ne s’en lasse pas. Et surtout, Bali, c’est tellement plus que cela. De la couleur, des sourires à chaque coin de rue, des paysages sublimes, une gentillesse sans pareil de ses habitants, une spiritualité, une dévotion et une connexion au divin qui transpirent et émanent de chaque maison, chaque rue, chaque autel. C’est d’ailleurs probablement bien cela qui m’a le plus marquée de ces quinze jours balinais. Une atmosphère totalement et radicalement différente de celle que j’ai toujours connue en Europe. Ici, le bien et le mal, les dieux et les démons sont au coeur de la vie. L’équilibre en toute chose, la profonde humilité de l’Homme face à des forces qui le dépassent. Des croyances, des rituels inspirants et source d’enseignement. Une communion permanente avec les divinités dans les offrandes, les cérémonies, les processions, jusque dans les plus petits gestes du quotidien. Les habitants de Bali, comme dans tant d’autres pays sous-développés, n’ont presque rien, mais leur plus grande richesse réside dans leur sens de la famille, de l’entraide et de la communauté. Ici, pas de sécurité sociale, pas de régime des retraites. Nombreuses sont les personnes âgées qui travaillent encore dans les champs pour cultiver et récolter le riz, travail physiquement pénible et harassant, ou qui essaient de ci de là de vendre quelques menus objets artisanaux dans les marchés ou dans la rue. Ce genre de choses qui, lorsqu’on les voit de nos yeux, nous rend reconnaissants du confort extrême dont nous bénéficions dans nos pays d’origine, et surtout, nous fait prendre conscience que bien trop de personnes perpétuellement insatisfaites cèdent souvent à la facilité et à l’assistanat…

Afin de vous partager un peu de ce séjour inoubliable, je vous laisse avec quelques informations logistiques, et un retour d’expérience que j’ai voulu aussi exhaustif que possible…

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Quelques informations sur Bali

Si Bali a été baptisée l’« île des dieux », c’est d’abord parce que ses habitants font preuve d’une grande dévotion. Presque tous hindouistes, leur religion se teinte d’aspects propres à l’île. Bali est la seule île de l’archipel où l’hindouisme est la croyance principale avec ses cérémonies et fêtes propres à la tradition balinaise. 80% des Balinais sont hindous. Cette religion est particulière du fait qu’elle s’associe à des rites bouddhistes et à des cultes animistes voués aux divinités.

Bien que les premiers témoignages sur l’existence de Bali remontent au VIII ème siècle, l’on sait qu’à la fin de la préhistoire, les Hindous étaient déjà arrivés par Java et Sumatra. De plus, des preuves de la présence de la culture chinoise au VII ème siècle ont également été retrouvées.

Des documents écrits au X ème siècle évoquent une dynastie au pouvoir à Bali, indépendante de Java. Dès lors, l’histoire de Java et de Bali sont toujours allées de pair.

Bali a été indépendante jusqu’au XIII ème siècle, jusqu’à arriver aux mains des rois de Singasari, un royaume de Java. Tour à tour sous occupation néerlandaise puis japonaise, c’est en 1949 que l’Indonésie (et Bali) gagnent définitivement leur indépendance (notamment grâce à l’opposition de Soekarno).

L’hindouisme balinais est différent de celui pratiqué en Inde. Il s’agit d’un mélange d’animisme et d’hindouisme. La trinité divine reste Brahma, Shiva et Vishnou, mais ils vénèrent un dieu suprême : Sang Hyang Widi.

Les rites religieux varient considérablement, même d’un village à l’autre. En allant à Bali, vous verrez que les Balinais consacrent beaucoup de temps aux rites religieux, notamment à la confection d’offrandes. Ces offrandes, vous en verrez partout, posées à même le sol devant les habitations ou dans les temples, sur les statues…. L’odeur de l’encens est omniprésente. Les offrandes à terre sont dédiées aux démons (protection des habitations), et celles posées en hauteur sont à destination des dieux (remplies de pétales et de riz). Les Balinais vont très souvent au temple : on retrouve un temple dans chaque habitation (temples familiaux), mais également un temple principal dans chaque village.

La religion a un poids extrêmement important à Bali. ici, l’on ne peut pas parler d’organisation de la société sans parler religion. 3 groupes majeurs participent à cette organisation : les assemblées des temples, le quartier et l’association agricole. Chaque Balinais a des obligations vis-à-vis d’une ou plusieurs assemblées. Les assemblées se réunissent et décident des choses à faire dans chaque domaine. Ensuite, les membres de la communauté se voient attribuer des tâches. Par exemple dans l’assemblée de quartier, une sorte de communauté de voisinage, toutes les tâches religieuses mais aussi d’entretien sont décidées et réparties.

La société est partagée entre 4 groupes sociaux, 4 castes  : les brahmana (caste des religieux), les satrya (caste des guerriers), les wesya (noblesse balinaise) et les sudra (caste inférieure). Cette dernière représente environ 95 % de la population globale. Pour nous, voyageurs ou touristes, ces distinctions ne se remarquent pas réellement, et ce système s’efface petit-à-petit avec la logique mondialiste et libérale. Cependant, les titres des 3 castes supérieures donnent aux personnes concernées un droit d’autorité supérieure.

Quasiment positionnée au milieu de l’Indonésie, l’île de Bali est la plus touristique des îles indonésiennes. C’est un véritable paradis tropical qui a beaucoup à offrir à ses visiteurs tant elle est variée en paysages : montagnes, volcans, rizières en terrasses, plages aux eaux turquoises…

L’Indonésie est le plus grand archipel du monde avec plus de 13 000 îles disséminées sur plus de 5 000 km d’Est en Ouest et presque 2 000 km du Nord au Sud. Bien que la population indonésienne s’étale sur environ 6 000 îles, 70% des habitants vivent sur Java, l’île où se trouve Jakarta (ou Djakarta), la capitale de l’Indonésie.

Bali, quant à elle, ne fait que 90 km du Nord au Sud et 140 km d’Est en Ouest, mais ne pensez pas qu’il soit possible d’en faire le tour dans la journée, car parcourir 50 km peut prendre de 1 à 4 heures ! L’Indonésie est le 4 ème pays le plus peuplé du monde, avec une population de confession musulmane à près de 88%, ce qui place l’Indonésie au rang de 1er pays musulman. Toutefois, l’île de Bali est une exception, puisque sur l’île c’est la religion hindouiste qui domine.

Il faut rajouter 6 heures à l’heure française (en heure d’été) et il faut rajouter 1 heure à votre montre si vous arrivez de Jakarta (île de Java).

En Indonésie, la monnaie est la rupiah (ou roupie) indonésienne, codifiée par IDR. Début 2015, pour 1 euro, nous recevions environ 15 000 rupiahs. Cette grande quantité d’argent s’avère quelque peu déroutante, surtout lorsque l’on paye un hébergement 200 000 rupiahs, ou lorsque l’on fait un retrait de plusieurs millions de rupiahs… mais l’on s’y habitue vite.

Le programme du séjour

08 mai : arrivée à l’aéroport de Denpasar

09 mai : transfert jusqu’au port de Sanur et bateau (speed boat) jusqu’à l’île de Nusa Penida

10 – 12 mai : découverte de Nusa Penida, promenades dans les villages et découverte des plus belles plages et vues de l’île : Broken Beach, Billabong Angels, Kelingking Beach (le fameux rocher en forme de T-Rex) et Crystal Bay. A Nusa Penida, les plages sont relativement difficiles d’accès et se laissent souvent admirer d’en haut depuis un impressionnant relief. Il est possible d’y descendre avec précautions, mais il est de toute manière plutôt déconseillé de s’y baigner car les courants peuvent être forts et dangereux. Île calcaire, bosselée et entourée de falaises, contrairement à ses voisines Bali et Lombok, principalement volcaniques, Nusa Penida possède un cadre unique. Longtemps isolés, ses quelque 50 000 habitants y ont développé une culture particulière, proche du Bali d’autrefois. On connaît peu de choses sur l’histoire et les habitants de Nusa Penida. D’abord du semi-légendaire. Penida viendrait de pamor, métal blanc météoritique utilisé par une communauté de Javanais exilés sur l’île pour forger des poignards kriss, aux propriétés magiques. Terre d’exil, elle le fut bien pour les membres des castes supérieures condamnés par l’ancien royaume de Klungklung, ville dont elle dépend toujours administrativement.

13 – 15 mai : les îles Gili. Le choix fut difficile entre les trois petites îles qui composent cet archipel des Gili (Gili Trawangan, Gili Air et Gili Meno). Gili Trawangan est définitivement l’île la plus touristique et animée, avec de nombreux hôtels et restaurants qui bordent le rivage sur la quasi intégralité du pourtour de l’île. Gili Meno est réputée être la plus calme et la plus petite, Gili Air étant un intermédiaire entre les deux premières. Ces quelques jours ont été consacrés à un repos total de l’esprit et du corps, avec de longues sessions lecture confortablement installée dans une petite balancelle en bois avec pieds dans le sable sur la petite plage privée attenante à l’hôtel.

16 mai : arrivée à Amed au nord de Bali (le port d’Amel étant temporairement fermé, l’arrivée s’effectue un peu plus au sud au port de Padaang Bai), promenade dans le village de pêcheurs et plongée avec masque et tuba sur l’épave d’un croiseur japonais de la seconde guerre mondiale, le Japanese Wreck. Ici, la vie sous-marine est exceptionnelle, des centaines de poissons multicolores dansent devant vos yeux et le temps semble comme suspendu sur ce vestige d’une autre époque.

17 mai : temple de Besakih, bains royaux de Tirta Gangga et palais de Taman Ujung. Le temple de Besakih est le plus grand et le sanctuaire hindou le plus sacré de Bali. Communément appelé « temple mère » ou Pura Besakih, il se trouve dans la partie nord de l’île, au sein du sous-district de Rendang. Il joue un rôle très important dans la culture hindoue balinaise. C’est le principal centre spirituel des habitants de l’île, qui y viennent régulièrement en pèlerinage. Les visiteurs aimeront visiter les lieux et s’immerger ainsi dans une tout autre culture. Ce qui m’a le plus marquée, la beauté des temples et l’histoire qui entoure le sanctuaire ! Le nom de ce temple trouve son origine du sanskrit wasuki. Dans la mythologie hindoue de Samudra Manthan , le mot basuki , signifiant « félicitation », désigne un dragon en train de grimper le mont Mandara. L’histoire du temple de Besakih remonte à plus de mille ans et l’édifice date de 1340. Érigé près du mont Agung , il fut très souvent exposé aux tremblements de terre et aux éruptions volcaniques, dont le séisme meurtrier de 1917. La coulée de lave de 1963 passa juste à proximité du temple et l’épargna de la destruction. Les locaux considèrent cet événement comme un miracle divin et un signe de grâce envoyé par les Dieux. Le temple de Besakih est un grand complexe comprenant plus de quatre-vingt-six temples individuels, dont dix-huit sont considérés comme étant les principaux et les plus importants de l’édifice. Parmi ceux-ci, trois sanctuaires se démarquent, chacun ayant été construit pour honorer une divinité hindoue précise. Le Pura Penatran Agung , ou grand temple d’état, met en avant la divinité Sang Hyang Widi Wasa ou Acintya, Brahma est honoré dans le Pura Kiduling Kreteg et enfin le Pura Batu Madeg voue un culte au dieu Visnu. Restée intacte depuis sa création, l’ architecture du temple symbolise l’équilibre de l’univers.

18 mai : transfert jusqu’a Ubud et découverte de Virgine Beach, des salines de Kusamba (voir ces femmes transporter de l’eau de mer depuis le rivage jusqu’au sable afin de pouvoir recueillir et tamiser le sel m’a inspiré quelques jolies photos), du temple de Goa Lawa (le temple aux chauve-souris) ainsi que du village traditionnel de Tengenan, niché au creux des montagnes (ici, je n’ai pas pu résister à l’achat d’un souvenir, car de nombreux artisans y confectionnent des estampes gravées à l’encre de macadamia sur des feuilles de palmier).

19 mai : repos

20 mai : visite du temple Batukaru, promenade dans les rizières de Jatiluwih, treck jusqu’aux cascades de Banyumala et visite du temple de Ulun Danu Beratan. Les rizières de Jatiluwih sont un lieu incontournable de Bali, tant par la beauté du paysage qu’elles offrent que par leur aspect authentique. Il s’agit d’un ensemble de rizières en terrasses, situées au niveau du village de Jatiluwih. Elles font partie du paysage culturel de Bali et ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012.

21 mai : trek dans les rizières attenantes au village de Keliki, déjeuner de spécialités balinaises au sein de la famille de nos guides Nyoman et Eka, fabrication d’offrandes et d’huile de coco (je me suis avérée d’une inefficacité sans pareil pour râper la noix de coco, cela requiert une surprenante force manuelle !)

22 mai : vol retour pour la France

Vaccins et visa

Il faut savoir qu’aucun vaccin n’est obligatoire pour les voyageurs qui se rendent à Bali.

Les ressortissants français souhaitant séjourner moins de 30 jours en Indonésie sont exemptés de l’obligation préalable de solliciter un visa et peuvent obtenir un « visa on arrival » à l’aéroport. Ce visa payant, d’une durée de 30 jours, ne peut être délivré que pour les déplacements correspondant à l’un des motifs suivants : tourisme, transit, visite familiale ou sociale, déplacement à but artistique ou culturel, mission officielle (détenteurs de passeports officiels ou d’une lettre de mission pour un voyage officiel), participation à un séminaire/conférence, à un salon/foire internationale ou bien à une réunion avec la maison mère ou la filiale d’une entreprise en Indonésie.

Un billet retour ou autre justificatif de sortie de territoire est exigé par les autorités indonésiennes. Pour les ressortissants français ayant bénéficié d’un visa à l’arrivée, il est possible de prolonger leur séjour une fois pour 30 jours supplémentaires auprès des services de l’immigration sur place.

Quelques bonnes adresses et recommandations

Le coup de coeur de ce séjour indonésien, notre guide, Nyoman, et son fils Eka, qui ont véritablement rendu ce séjour inoubliable et authentique. J’avais contacté Nyoman quelques mois avant le départ (il m’avait été chaudement recommandé par plusieurs voyageurs sur les groupes d’entraide Facebook), et nous avions élaboré ensemble un programme sur-mesure pour quatre journées complètes. Une immersion authentique dans la culture balinaise qui laissera un souvenir impérissable.

Deux hôtels à retenir : celui choisi sur Ubud, le Korurua Dijiwa, qui s’est avéré être un véritable petit havre de paix idéal pour se ressourcer, à seulement une dizaine de minutes de l’hypocentre plus bruyant et animé. Un cadre verdoyant et sauvage, de très belles chambres, un restaurant de qualité (mention spéciale pour le petit déjeuner !) et un spa proposant de nombreuses prestations massage, soins,… dont j’ai usé et abusé pendant ces quelques derniers jours avant le retour sur le sol français !

Et pour terminer, l’hôtel de Gili Trawangan, le Gili Teak Beach Front Resort. Comme son nom l’indique, il est idéalement situé en front de mer, sur le côté de l’île plus calme et moins passant, les magnifiques chambres et la plage privée sont incomparables !

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